Présentation d'Altair

De faibles lueurs révélaient dans la nuit galactique le passage d’une flottille à proximité d’une petite planète, centre de commandement de la corporation TESA. Ces centaines de transporteurs parcouraient les nombreuses voies commerciales de l’espace en vue d’échanger les produits de leurs exploitations minières auprès de seigneuries, d’empires ou de républiques alliées.
Leurs coques étaient rongés par les poussières, qui, s’échappant des champs de débris, derniers témoins de la grandeur des armées d’autrefois, emplissaient l’univers comme autant de traces des guerres passées et de la folie des peuples.
Le blason arboré, d’argent parsemé d’hermines de sable, révélait aux connaisseurs l’identité de leur propriétaire, qui, d’un vaisseau que rien ne différenciait des autres, contemplait les lointaines lumières émanant de Vault 26.

Vêtu d’une manière austère, d’habits de toile sombre, une pèlerine de laine noire rabattue sur ses épaules, l’homme, à la silhouette émaciée, portait une barbe d’un roux obscur tandis que ses cheveux ondulaient en mèches brunes autour de son visage. Ses armoiries apparaissaient, ternies sur la boucle de son ceinturon, tandis que seule une bague au sceau de la Jericho pouvait faire état de son rang.


Il se tenait dans une salle exigüe, au confort spartiate, dont la porte s’ouvrit soudainement pour laisser passage à un jeune homme vêtu de la tenue des pilotes isthariens, de ceux qui quittaient leur terre d’origine pour sillonner l’espace.

« Nous allons entamer la manœuvre d’approche. Comme prévu le reste nos vaisseaux poursuivra leur route en direction de la colonie que vous nous avez indiqué. »

Citation :

-« Parfait. Dites au commandant de s’y employer avec célérité, et de ne point s’étonner du changement de bannière de notre ami, car bien qu’il ait opté ces derniers jours pour une couleur plus lumineuse, nos rapports resteront les mêmes. Rompez. »

-« Il en sera fait selon votre volonté… »

Le jeune officier quitta la pièce, tandis que le transporteur se détachait du reste de la cohorte des vaisseaux pour aller atterrir sur une plateforme du spatio-port. Le sas s’ouvrit, il descendit d’un pas alerte sur la plate-forme. Accueillit par un droide s’enquérant de son identité, il se prêta de bonne grâce à ses questions, avant de se diriger vers ce qui lui semblait être un bar. L’établissement, était rempli par une foule dès plus bigarrée, tandis qu’un barman à la stature impressionnante assurait le service.

L’homme se dirigea vers une petite table située dans un coin de la pièce, s’y installa, et rabattit son capuchon en arrière. Altair, ambassadeur et prince-marchand , observa alors plus en détail la salle de ses yeux verts.

L’atmosphère qui régnait en ce lieu lui semblait bien éloignée des paisibles tavernes de sa cité natale où des froids couloirs de la Jericho… rien de comparable non plus avec l’antre ténébreuse qu’il accostait régulièrement avant son abandon récent…
Des voyageurs de tout l’univers se pressaient en cet endroit, baroudeurs en quête de la chaleur d’une halte, commerçants aux tenues insolites disputant énergiquement leurs biens, marchands avisés et prospère discutant de la hausse du cristal, et vieux navigateurs aguerris venus alléger leurs bourses au comptoir.

Nul ne semblait prêter la moindre attention à l’arrivée de l’étranger, qui en scrutant les occupants du bar songeait à l’arrivée tonitruante et pour le moins inattendu du seigneur Boons dans l’abri de son ordre. Il souriait en se remémorant la pagaille qu’avait semé le robuste Tésien avec son atterrissage pour le moins non-orthodoxe. Le visiteur n’était certes pas le dernier pour la consommation de boissons et nourritures diverses, sans compter les quelques femmes de l’abri auxquelles il avait laissé une impression mémorable, mais il n’en était pas moins l’envoyé d’une puissance avec laquelle il fallait compter.

De Boons, nulle trace en ce lieu où voyageurs de passage s’essayaient à des jeux de hasard, tandis que diplomates et ambassadeurs de contrées lointaines où d’empires inconnus faisaient bruyamment étalage de leurs richesses, espérant ainsi attirer l’attention des seigneurs Tésien. Altair contemplait d'un regard amusé leurs vaines dépenses et parures ostentatoires.

Des droides circulaient sans cesse, transmettant divers messages aux clients, et l’un d’entre eux vint alors l’avertir de sa voix glacée que des quartiers avaient été préparés à son attention. L’émissaire le congédia avant de fixer le plafond d’un air rêveur… les nouvelles circulaient vite, et la venue de son modeste vaisseau n’était pas passée inaperçue de tous.

L’homme resta un moment à contempler l’assemblée de son regard d’émeraude, avant de croquer un iguane grillé servit en brochette.

Citation :

« Ma foi… il semblerait que quelques soient les lieues qui les séparent, ces créatures aient le même goût dans tout les tavernes de cet univers… »

Il sortit des replis de sa pèlerine une flasque de cidre istharien, qu’il porta à ses lèvres avec délectation et attendit… savourant le plaisir d’un moment de répit bien loin de ses activités minières.

Les mois passèrent...
La taverne de Xub était toujours aussi animée, étrangers de passage, marchands de l'espace, baroudeurs du cosmos... tous se pressaient autour du comptoir, se délectant des brochettes d'iguanes et s'enivrant au trou noir, oubliant l'espace d'un instant des vies de maraudes et d'éternelles pérégrinations pour profiter de l'instant.

La silhouette désormais plus que familière de Altair se faufila entre quelques clients. Seul l'insigne arboré sur sa ceinture indiquait son changement de statut : en plus de son habituel blason, le jeune diplomate arborait désormais les couleurs de la corporation tésienne. L'homme avait l'air maussade, chose assez inhabituelle chez lui, et grommelant dans sa barbe, il alla s'installer à une table.

Après avoir discrètement bu une gorgée de sa flasque de chouchen istharien, à l'abri de tout regard du patron dont la corpulence n'avait d'égale que son peu d'enthousiasme devant tout apport de rafraîchissement extérieur, Altair poussa un long soupir résigné.

Citation :

*Déjà que les quartiers des ambassadeurs étaient assez mornes ces temps-ci, voilà que Boons a mis en place des nouveaux locaux pour accueillir les multiples plaignants... Si on ne peut même plus passer du bon temps en recevant les and... les ambassadeurs venus se lamenter des visites klingonnes, la vie au bureau va devenir bien morne... je vais finir par réclamer une augmentation.*